10 idées reçues sur l’étiquette à table

L’étiquette à table est un ensemble de règles et de coutumes qui ont évolué au fil des siècles. Bien que certaines de ces traditions soient universellement acceptées, d’autres sont entourées de mythes et de malentendus.

La Table Romaine, blog sur les bonnes manières à table, vous propose de nombreux conseils sur l’étiquette. Dans cet article, nous allons démêler le vrai du faux : voici 10 idées reçues parmi les plus courantes sur les manières à table.

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1. Utiliser les couverts de l’extérieur vers l’intérieur est une règle universelle

Chaque culture a sa propre manière de disposer et d’utiliser les couverts. En Occident, il est courant de commencer avec les couverts placés le plus à l’extérieur et de se diriger vers l’intérieur à mesure que le repas progresse. Cependant, cette règle n’est pas universelle. Dans d’autres cultures, la disposition et l’utilisation des couverts peuvent être radicalement différentes.

En réalité, cette pratique provient de l’époque où les dîners formels comprenaient de nombreux plats, nécessitant différents types de couverts. Aujourd’hui, alors que les repas sont souvent plus simplifiés, la nécessité de suivre strictement cette règle est devenue moins impérative.

Néanmoins, connaître et respecter les coutumes locales en matière de couverts lors de voyages à l’étranger peut aider à éviter les faux pas culturels et à se montrer respectueux envers ses hôtes.

2. Il est toujours impoli de poser les coudes sur la table

Cette idée a été enseignée à des générations d’enfants : c’est peut-être même la première dont on se souvient quand on pense à notre éducation. Elle est pourtant moins stricte qu’on le pense.

Il est vrai qu’en Occident, il est traditionnellement considéré comme impoli de poser les coudes sur la table pendant le repas. Mais cette règle est souvent relâchée entre les plats ou lors des conversations après avoir mangé. Dans d’autres cultures, poser les coudes sur la table peut même être la norme.

L’origine de cette règle est quelque peu floue. Les historiens pensent que cela provient des repas durant le Moyen Âge, où l’espace était souvent limité.

C’est une illustration parfaite de la manière dont l’étiquette évolue en fonction du contexte et de la culture. Alors que dans un cadre formel, il est préférable de garder les coudes hors de la table, dans un cadre plus décontracté ou familial, cette règle est souvent ignorée.

3. Il est impoli de demander une doggy bag au restaurant

L’idée qu’il est grossier de demander à emporter des restes de nourriture d’un restaurant est en réalité une conception relativement moderne et principalement occidentale. Historiquement, emporter de la nourriture était une pratique courante, en particulier lors de banquets ou de grandes fêtes.

Aujourd’hui, avec la prise de conscience croissante contre le gaspillage alimentaire, de nombreux restaurants encouragent les clients à emporter leurs restes. Demander une doggy bag est donc de moins en moins perçu comme un tabou.

Il est essentiel de noter que, dans certains établissements haut de gamme, cela pourrait encore être mal vu. Cependant, dans la plupart des restaurants modernes, surtout s’ils servent des portions généreuses, emporter des restes est non seulement acceptable mais aussi encouragé.

4. Il ne faut jamais croiser les couverts sur l’assiette

Le positionnement des couverts sur l’assiette a longtemps été un moyen de communication silencieux entre le convive et le serveur. Croiser les couverts était un signe que l’on n’avait pas terminé son assiette, tandis que les placer parallèlement indiquait que l’on avait fini de manger.

Aujourd’hui, si cette convention demeure dans certains contextes formels, elle est moins strictement suivie dans les repas plus décontractés. Le plus important est d’être conscient de ces subtilités, surtout lorsqu’on se trouve dans un cadre où l’étiquette est primordiale.

Toutefois, il est toujours bon de se familiariser avec ces règles, car dans certains établissements haut de gamme, le positionnement des couverts peut toujours avoir une importance. C’est une preuve de respect envers le serveur et les autres convives.

5. Le vin rouge doit être servi à température ambiante

L’idée que le vin rouge doit être servi à température ambiante provient d’une époque où cette « température ambiante » était bien plus fraîche que dans nos intérieurs modernement chauffés. Si un vin rouge est servi trop chaud, ses arômes d’alcool peuvent dominer, masquant les nuances plus subtiles du vin.

En réalité, la plupart des vins rouges s’expriment le mieux lorsqu’ils sont servis légèrement en dessous de la température ambiante actuelle. Il peut donc être bénéfique de mettre votre bouteille de vin rouge dans un endroit frais ou même de la passer brièvement au réfrigérateur avant de la servir.

Cependant, il est essentiel de noter que différents vins rouges ont leurs propres températures de dégustation idéales, en fonction de leur corps, leur âge et leur terroir.

6. La serviette se place sur le col

L’image de la serviette attachée au col est populaire dans la culture populaire, notamment dans les représentations des repas copieux. Cependant, dans la plupart des contextes formels, cela serait considéré comme un faux pas.

Traditionnellement, la serviette est délicatement dépliée et placée sur les genoux dès que l’on s’assoit à table. Elle est là pour protéger les vêtements des éclaboussures accidentelles et pour essuyer délicatement la bouche si nécessaire. On ne place la serviette autour du cou que pour manger des fruits de mer.

Il est intéressant de noter que cette pratique varie d’une culture à l’autre. Dans certains pays asiatiques, par exemple, il est courant de voir des serviettes en tissu ou en papier utilisées pour essuyer le visage et les mains pendant et après le repas.

7. Il est impoli de refuser un plat lors d’un dîner

Dans de nombreuses cultures, refuser un plat lors d’un dîner peut être considéré comme un affront à l’hôte. Cependant, à mesure que le monde est devenu plus globalisé et que les régimes alimentaires spécifiques et les allergies alimentaires sont devenus plus courants, cette règle a évolué.

Aujourd’hui, il est généralement acceptable de refuser poliment un plat si vous avez des restrictions alimentaires ou des allergies. L’essentiel est de le faire avec tact et respect, en expliquant brièvement la raison de votre refus. Un bon hôte comprendra et appréciera votre honnêteté.

Toutefois, si vous refusez simplement par caprice ou parce que vous n’aimez pas l’apparence d’un plat, cela peut être perçu comme impoli, en particulier dans des contextes culturels ou formels spécifiques.

8. Il faut toujours couper le pain, jamais le rompre

Le pain, en particulier dans les cultures méditerranéennes et européennes, a longtemps occupé une place sacrée sur la table. Dans de nombreux contextes, le pain est traditionnellement rompu à la main plutôt que coupé avec un couteau.

La raison est double : d’une part, le pain frais est souvent moelleux et facile à séparer à la main, et d’autre part, partager le pain de cette manière est un geste symbolique d’amitié et de communauté. La tradition chrétienne veut également que le Christ ait rompu le pain avec ses apôtres (geste de la communion), ce qui augmente la valeur symbolique et fraternelle de cet acte.

Vous l’aurez compris : dans certains cas, rompre le pain ne sera pas vu comme impoli et pourrait même être bien perçu. Cependant, dans les cadres plus formels, vous verrez généralement des couteaux à pain sur la table : le message est assez clair. 😉

9. La fourchette à poisson n’est qu’une fantaisie

La fourchette à poisson, avec sa forme élargie et souvent sa lame plate, peut sembler superflue à certains. Elle est même parfois vue comme un mythe. Pourtant, elle existe bel et bien, et son utilisation est tout à fait légitime !

Cet ustensile est conçu pour une raison très pratique : faciliter la séparation de la chair délicate du poisson de ses arêtes. Contrairement à une fourchette standard, la fourchette à poisson permet une manipulation plus délicate et précise, évitant ainsi d’émietter inutilement la chair.

Même si elle n’est évidemment pas nécessaire pour déguster du poisson, son utilisation montre une appréciation pour les nuances de la cuisine et la tradition culinaire.

10. Manger avec les doigts est forcément mal vu

La manière de consommer la nourriture varie considérablement d’une culture à l’autre. Dans de nombreux pays, manger avec les doigts est non seulement acceptable, mais aussi préféré. C’est le cas, par exemple, de nombreux plats indiens consommés avec du pain naan ou de certaines cuisines africaines. Cela veut aussi dire que si vous mangez ce type de cuisine, même en France, il est évidemment admis de manger avec les doigts.

L’essentiel est de connaître le contexte et de suivre les normes locales ou culturelles. Dans un cadre occidental formel, utiliser les doigts pour autre chose que des aliments comme le pain ou certains fruits peut être mal vu. Cependant, dans un barbecue décontracté ou lors de la dégustation de certains fruits de mer, utiliser les doigts est tout à fait approprié.

Il est toujours bon de se rappeler que l’étiquette à table, bien que basée sur des traditions séculaires, évolue avec le temps et varie selon les cultures. L’ouverture d’esprit et l’observation attentive des autres convives peuvent être vos meilleurs alliés pour naviguer avec élégance à travers ces nuances.

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